Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (2024)

REPORTAGE. La colère des agriculteurs ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des jours, mettant sous pression le gouvernement de Gabriel Attal. Après une mobilisation de 400 tracteurs à Toulouse, quelques jours plus tôt, des actions de blocage ont émergé dans toute la région d'Occitanie et ne cessent de se renforcer. Et le risque de contagion à tout l'Hexagone est important, comme le montre la propagation sur les réseaux sociaux. La région du Sud-Ouest concentre tous les maux pour devenir le symbole de ce mouvement social.

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (1)

En quelques heures, les messages de soutien et d'encouragement s'affichent par dizaines sur l'écran de son smartphone. « Je me rends compte que j'ai pris du poids... J'ai un discours simple dans lequel les gens se retrouvent », analyse Jérôme Bayle. Cet agriculteur bovin du Volvestre, âgé d'une quarantaine d'années, a hérité d'une exploitation familiale d'une centaine d'hectares, notamment après le suicide de son père. « Chaque jour, deux agriculteurs se suicident en France. J'ai envie d'arrêter ce massacre agricole et mettre fin à cette situation depauvreté dans notre profession. Nous nous battons pour du concret et non plus pour des paroles », poursuit l'homme propulsé par ses pairs à la tête de la fronde agricole, enclenchée lors d'une manifestation dans les rues de Toulouse le 16 janvier dernier.

Depuis une semaine, les blocages se multiplient. L'autoroute A64 est coupée au niveau de Carbonne (Haute-Garonne) depuis cinq jours, idem dans le Gers sur la commune de l'Isle-Jourdain, ou dans le Lauraguais à proximité de Verfeil. Ces dernières heures, les agriculteurs, qui réclament des efforts politiques de la part du gouvernement pour leur garantir un revenu décent, bloquent également l'autoroute A9 à Perpignan, tout comme l'accès à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

« Il y a un ras-le-bol général depuis un an au sein de la profession, qui a pris une ampleur inédite sur la fin de l'année 2023. C'est une crise structurelle aggravée par une crise inflationniste. Les engrais augmentent, tout comme le gazole et le matériel agricole. Dans le même temps, on nous fait baisser nos prix de vente pour les maraîchers, les producteurs de viande, les céréaliers, les producteurs laitiers, etc. Aujourd'hui, en Haute-Garonne, le revenu moyen annuel d'un exploitant agricole est de 6.000 euros voire 7.000 euros pour l'Ariège. Ce n'est pas tenable ! », peste Luc Mesbah, le secrétaire général de la FDSEA en Haute-Garonne, qui souligne que l'Occitanie est la région où les agriculteurs gagnent le moins bien leur vie. « Nous ne demandons pas de vivre avec 3.000 euros par mois non plus. Nous ne saurions pas faire », tempèreJérôme Bayle.

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (2)

Plusieurs de centaines d'agriculteurs sont mobilisées à Carbonne (Crédits : Rémi Benoit).

Face à cette colère montante, le préfet de Haute-Garonne a reçu une délégation de quatre agriculteurs samedi 20 janvier, dont Jérôme Bayle, pour tenter d'apaiser la situation et surtout parvenir à la fin des blocages routiers. Sans succès, et ces dernières heures la mobilisation semble monter d'un cran. Plus de 300 agriculteurs étaient réunis dimanche soir sur le point de blocage de Carbonne. Cette mobilisation croissante a même encouragé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, à se rendre sur place.

« J'ai dit à Arnaud de rester à Paris mais je lui ai fait remonter nos revendications. Il doit se concentrer pour gagner son match face à Gabriel Attal ce lundi soir. Nous, nous sommes un mouvement asyndical et apolitique. Nous ne voulons personne ici hormis les élus locaux », lance l'agriculteur devant ses hom*ologues qui l'applaudissent chaudement.

Une bande de copains agriculteurs

Comment cet homme, qui se présente comme « un agriculteur lambda », est arrivé à la tête de ce mouvement de colère des agriculteurs, qui semble avoir débordé les organisations syndicales ? Tout est parti d'une bande de copains, agriculteurs et surtout passionnés de rugby. Les métaphores sportives dans les prises de parole des leaders du mouvement n'y trompent pas.

« Il y a un peu plus de deux ans, Jérôme a créé un groupe Facebook, les Rugbyculteurs, qui réunit des agriculteurs et en même temps anciens pratiquants du rugby pour la plupart. C'est un groupe dans lequel nous parlons de tout et de rien, qui permet de nous retrouver pour partager un bon repas, ou se soutenir dans les moments plus difficiles », raconte l'un de ses membres présent sur le barrage de Carbonne ce lundi matin.

Via ce groupe, cette bande de copains s'est donnée rendez-vous mardi 16 janvier, pour la manifestation à Toulouse qui a réuni plus de 600 tracteurs dans la quatrième ville de France. « Plusieurs de mes amis présents mardi dernier m'ont dit qu'ils n'en pouvaient plus et qu'il fallait agir. Certains m'ont poussé à porter la voix de ce ras-le-bol», se remémore Jérôme Bayle. Hésitant, mais motivé par le soutien de très nombreux membres de ce fameux groupe du réseau social, ce dernier prend alors la parole sur la place du Capitole au milieu de la journée de mardi dernier pour partager aux yeux de tous les raisons de la colère des agriculteurs. « J'ai pris la parole en mon nom propre et non celui d'un syndicat ou d'un parti politique », tient-il à souligner. Sans le savoir, Jérôme Bayle vient de se créer une stature de leader.

Il est devenu malgré lui, dans un premier temps, le leader d'un territoire qui n'épargne pas les agriculteurs et qui a préparé la colère qui émerge ces jours-ci. Ces dernières années, l'Occitanie a multiplié les épisodes de catastrophe naturelle, sans parler des crisesà répétition de grippe aviaireet surtout laMaladie hémorragique épizootique (MHE), au plus fort actuellement et présentée comme la Covid de la vache.

« Depuis octobre 2022, cette maladie est présente en Espagne et le gouvernement n'a rien fait pour nous protéger hormis nous rajouter des normes sanitaires supplémentaires qui engendrent des frais. Nous avons 10 % de mortalité de nos bêtes en Occitanie et des taux d'avortement qui montent à plus de 30% ! », témoigne Jérôme Bayle qui demande aussi la sécurisation de l'apprivoisem*nt en eau des agriculteurs et le maintien de l'exonération fiscale pour le gazole non routier (GNR) que le gouvernement souhaite progressivement supprimer.

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (3)

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (4)

Jérôme Bayle a été propulsé à la tête de cette grogne agricole (Crédits : Rémi Benoit).

Si le climat et les conditions sanitaires ne sont pas du côté des agriculteurs occitans, le marché semble aussi leur tourner le dos. Ces dernières années, les élus locaux ont encouragé la profession à prendre le chemin de la conversion vers l'agriculture biologique. Résultat? L'Occitanie est la première région bio de France et même d'Europe. L'Occitanie représente68%des brebis laitières bio,35%de la viticulture bio nationale,26%des brebis viandes en bio,22%des grandes cultures bio, des surfaces fourragères en bio, de l'apiculture bio,19%des fruits et des chèvres bio,16%des vaches allaitantes en bio et11%des légumes frais bio.

Au total, ce sont plus de13.600exploitations et près650.000 hectares engagés en agriculture biologique, soit plus de20%de la surface agricole régionale, selon les chiffres communiqués par le conseil régional. Malgréces efforts, soutenus par des subventions non négligeables, le consommateur choisit de moins en moins de produits bio quand ils procèdent à ses achats. Les chiffres annoncés le 1erjuin 2023 par l'Agence bio pour l'année 2022 confirment les grandes tendances amorcées l'année précédente : les achats de produits alimentaires bio sont en baisse de 4,6%, et la part du bio dans le panier des Français s'établit à 6%, contre 6,4% en 2021. De quoi, là aussi, attiser la colère des agriculteurs d'Occitanie, face aux nombreuses contraintes techniques imposées pour maintenir leur label bio.

Dans le cercle proche de Jérôme Bayle, on s'amuse du nouveau statut de l'agriculteur, 'nouveau' porte-parole de cette situation agricole complexe. « Nous ne pensions pas qu'il savait parler comme çapubliquement ou devant les médias », ironise un manifestant. « C'est quelqu'un de très courageux qui a un leadership naturel », tempère un autre. « Comme on dit, il les a posées sur la table. Des jeunes comme lui dans la profession il en faudrait plus. Maintenant, va-t-il tenir sur la durée ? J'ai peur qu'il soit repris par des partis politiques... », partage un agriculteur de l'ancienne génération qui observe cette mobilisation avec un regard extérieur.

« J'ai déjà reçu des propositions et je sais que d'autres opportunités vont s'ouvrir à moi mais cela ne m'intéresse pas. Je suis un agriculteur du Volvestre et je compte le rester. Je n'ai à rien à faire dans un bureau parisien (...) J'ai sacrifié ma ferme pour sauver la leur en engageant ma responsabilité en cas de dégâts et incidents. Alors en contrepartie, je leur ai dit que quand je ferai un pas je veux qu'ils soient avec moi et derrière moi. Quand j'ai dis 'on va sur l'autoroute', les agriculteurs m'ont suivi et cela s'est propagé », raconte le leader du mouvement.

La nostalgie Denormandie

Après ce groupe Facebook à l'origine des blocages, une boucle WhatsApp avec plus de 500 contacts a été créée pour coordonner les mobilisations en Occitanie. En région toulousaine, les agriculteurs comptent maintenir cette dynamique : organiser des actions pacifiques et non violentes, mais qui ont du poids. En plus des axes routiers, les agriculteurs comptent bloquer dans les prochaines heures des structures stratégiques comme la zone Eurocentre au nord de Toulouse et la centrale d'achat de l'enseigne Lidl à Baziège ou encore la Socamil à Castelnaudary (Aude).

« Nous sommes dans une structure nationale, la FNSEA, qui n'est pas une dictature. La direction nationale laisse la possibilité aux antennes régionales et départementales de prendre des initiatives comme c'est le cas en ce moment. Désormais, nous espérons que le mouvement va prendre une ampleur nationale (...) Quoi qu'il se dira ce soir entre le Premier ministre et notre fédération, nous continuerons le mouvement sans violence et ce ne sera pas la fin des blocages », commenteLuc Mesbah de la FNSEA 31, dont la structure nationale essaie de ne pas perdre la facedevant cette mobilisation soudaine de sa base.

Par peur que des personnes mal intentionnées viennent entacher leur mobilisation, comme la tentative d'incendie sur le barrage de Carbone au petit matin ce lundi 22 janvier, les manifestants ont fait appel à une équipe d'agents de sécurité pour protéger le campement et leurs moyens d'actions. Et ce, le tempsqu'il faudra.

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (5)

Les agriculteurs se sont engagés à ne pas détériorer la chaussée de l'autoroute (Crédits : Rémi Benoit).

Dans les coulisses, les agriculteurs mobilisés espèrent des réponses concrètes du gouvernement dans les 15 jours. « Nous avons envie de rentrer, mais nous tiendrons », assure un jeune agriculteur proche d'un brasero, qui brave le froid chaque nuit dans son tracteur depuis plusieurs jours désormais. D'autres espèrent, à l'issue de cette mobilisation, la nomination d'un « nouveau capitaine ». « Marc Fesneau estinexistant et ne sert à rien, contrairement à Julien Denormandie qui était une brave personne, à l'écoute des agriculteurs et qui comprenait nos problématiques ». Enfin, certains se disent prêts à boycotter le Salon de l'Agriculture s'ils estiment que cela est nécessaire pour obtenir gain de cause. Ce qui serait un très mauvais signal politique pour le nouveau Premier ministre face à l'intérêt des Français pour cet événement attendu le 24 février à Paris.

Lire aussiColère des agriculteurs: le gouvernement Attal face au risque d'embrasem*nt

Newsletter - La Tribune 12h

Du lundi au vendredi, votre rendez-vous de la mi-journée avec
toute l’actualité économique

Inscription à La Tribune 12h

Du lundi au vendredi, votre rendez-vous de la mi-journée
avec toute l’actualité économique

Créer un compte

J’ai déjà un compte

Merci pour votre inscription !

Dernière étape : confirmez votre inscription dans l’email que vous venez de recevoir.

Pensez à vérifier vos courriers indésirables.

À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.

Inscription à la newsletter La Tribune 12h

Chaque jeudi, les dernières actualités Dans votre boite mail a 9h

Voulez-vous souscrire à la newsletter ?

Inscription à La Tribune 12h

Du lundi au vendredi, votre rendez-vous de la mi-journée
avec toute l’actualité économique

Connexion à mon compte

J’ai n'ai pas encore de compte

Merci pour votre inscription !

À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.

Vous êtes déjà inscrit !

Découvrez l'ensemble des newsletters de La Tribune
La rédaction de La Tribune

Je découvre

Réinitialisez votre mot de passe

Merci de saisir l'adresse mail fournie lors de la création de votre compte, un email vous sera envoyé avec vos informations de connexion.

Je n'ai pas encore de compte Revenir à la page précédente

Email envoyé !

Un e-mail contenant vos informations de connexion a été envoyé.

À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.

Pourquoi l'Occitanie est l'épicentre de la colère des agriculteurs (2024)

FAQs

Pourquoi les agriculteurs sont en colère France ? ›

Les multiples raisons de la colère des agriculteurs

Baisse du revenu agricole, restriction de l'accès à l'eau, multiplication des normes, nouvelle épidémie, les agriculteurs exaspérés manifestent leur grogne.

Pourquoi les agriculteurs sont mécontents en France ? ›

La principale revendication est sans doute celle qui concerne d'obtenir une meilleure rémunération. Avec des revenus agricoles en chute de 40% en 30 ans, un agriculteur sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté.

Quel est le problème avec les agriculteurs ? ›

La baisse de l'emploi agricole, l'agrandissem*nt des exploitations, la motorisation et l'utilisation des engrais et des produits phytosanitaires caractérisent les transformations majeures de l'agriculture française depuis les années 1950.

Quelles sont les raisons de la crise agricole ? ›

Elle est motivée à la fois par la hausse des coûts de production, la concurrence étrangère, la baisse des revenus, les contraintes environnementales et la lourdeur des procédures administratives. Toutefois, certaines causes sont plus spécifiques à certains pays.

Pourquoi les agriculteurs ne labourent plus ? ›

Plusieurs raisons à cela : la flambée des prix et les économies de carburant. Mais est-ce efficace d'un point de vue agronomiquement ? La charrue a-t-elle des avantages dans certaines situations ? En agriculture progressivement, le semi-direct remplace le labour.

Pourquoi les agriculteurs sont en colère contre Leclerc ? ›

Une vingtaine d'agriculteurs, qui protestent contre les produits étrangers, bloquent les entrées du magasin Leclerc de Fontenay-le-Comte (Vendée) depuis ce samedi matin. Le magasin a dû fermer ses portes. Les Jeunes Agriculteurs veulent continuer de mettre la pression au gouvernement et à la grande distribution.

Quelles sont les difficultés de l'agriculture aujourd'hui en France ? ›

À l'heure actuelle, il semble que les difficultés proviennent plutôt de résultats économiques insuffisants et de faibles revenus agricoles dans des catégories d'exploitations plus nombreuses qu'auparavant. Cette hypothèse schématise une évolution qui est plus complexe.

Quelle est la revendication des agriculteurs en France ? ›

Abandon d'une hausse des taxes du carburant des tracteurs, pause d'Ecophyto, mesures de simplification, promesse d'un tour de vis sur les industriels agro-alimentaires avec la loi EGAlim… Le FNSEA avait listé une quarantaine de revendications pour répondre à la colère des agriculteurs.

Pourquoi les agriculteurs retournent les panneaux des villes ? ›

Les agriculteurs en colère retournent les panneaux pour protester contre des normes toujours plus fortes. Une fronde qui pourrait aller plus loin encore selon la FNSEA, malgré une rencontre fructueuse avec la Première ministre Elisabeth Borne. Dans les campagnes françaises, on marche sur la tête!

Quelle est la situation des agriculteurs en France ? ›

Selon les données publiées en juillet 2023 par Agreste, les exploitations agricoles employaient, en 2021, 673 640 emplois en équivalent temps plein (ETP). Les chefs d'exploitation ou coexploitants représentent plus de la moitié d'entre eux : 387 040 ETP, soit 57 % de l'emploi agricole.

Où en sont les agriculteurs en France ? ›

En 2021, un peu plus de 58 000 exploitations étaient certifiées «agriculture biologique» ou en cours de conversion. Elles s'étendaient sur 2,8 millions d'hectares, soit environ 10% de la surface agricole française.

Qu'est-ce qui se passe en France agriculture ? ›

Les manifestations des agriculteurs en France sont principalement motivées par un sentiment d'abandon face à une série de défis et de contraintes. L'une des raisons majeures est le manque de moyens financiers pour faire face à leurs charges.

Pourquoi les agriculteurs protestent ? ›

Charges financières, normes environnementales jugées trop lourdes, concurrence internationale… Les agriculteurs protestent depuis plusieurs jours.

Quelles sont les solutions pour sortir de la crise agricole ? ›

Sommaire
  • Développer les secteurs déficitaires et gagner en compétitivité pour la filière fruits et légumes.
  • Développer les secteurs déficitaires et gagner en compétitivité pour les protéines végétales.
  • Promouvoir une territorialisation des approvisionnements alimentaires et l'agritourisme.

Comment sortir de la crise agricole ? ›

Pour le sociologue Ali Aït Abdelmalek, l'une des voies de sortie de la crise agricole repose sur l'ouverture au pluralisme syndical et aux représentants des mouvements environnementalistes d'une politique agricole aujourd'hui encore pilotée en cogestion par l'État et le syndicat agricole majoritaire FNSEA-CNJA.

Quelle est la situation de l'agriculture en France ? ›

En 20 ans, la France est passée du 2e rang au 5e rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles. Le rapport sénatorial publié le 28 septembre 2022 s'inquiète de la baisse du potentiel agricole français malgré une balance commerciale excédentaire de 8 milliards d'euros en 2021.

References

Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Dong Thiel

Last Updated:

Views: 6405

Rating: 4.9 / 5 (59 voted)

Reviews: 90% of readers found this page helpful

Author information

Name: Dong Thiel

Birthday: 2001-07-14

Address: 2865 Kasha Unions, West Corrinne, AK 05708-1071

Phone: +3512198379449

Job: Design Planner

Hobby: Graffiti, Foreign language learning, Gambling, Metalworking, Rowing, Sculling, Sewing

Introduction: My name is Dong Thiel, I am a brainy, happy, tasty, lively, splendid, talented, cooperative person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.